Nous constatons que du premier dessin au deuxième et du deuxième au troisième mais encore mieux du troisième au quatrième, le dessin de Botticelli devient de plus en plus un langage à part entière. On sent très bien que le premier et le deuxième sont peut-être encore des dessins préparatoires, mais qu'à partir du troisième et du quatrième, le dessin devient un art en soi. Une des choses très importantes dans l'apport de Botticelli à son siècle est d'avoir su inventer en quelque sorte la noblesse du dessin en tant qu'expression plastique. Et il fut d'ailleurs l'un des premiers à avoir offert des dessins.
Admirable dessin rehaussé qui n'est ni une étude pour une peinture, ni une étude pour rien du tout, mais une Pomone dessinée à la sanguine avec rehaut de blanc qui a été offerte à Laurent le Magnifique comme une oeuvre à part entière.
Quelque chose de l'admiration que nous avons aujourd'hui encore au 20e siècle pour le dessin, et quelque chose aussi de la ferveur des collectionneurs de dessins dans l'histoire même de la collection, c'est un peu à Sandro Botticelli qu'on le doit. Il est vrai que quand on est capable d'occuper une feuille avec à la fois autant d'évanescence et autant de sûreté de main, on pouvait être le père du dessin. Et il est très curieux que, sitôt après sa mort, on demandera à des faussaires de continuer à en faire, tellement on veut en avoir.
écrit de La Foundation Berger
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