jeudi 18 juin 2020

L'explorateur en route : Sylvain Delbecque




Cette période de confinement m’a amené à mettre en place un atelier chez moi où j’ai pu récupérer une partie du salon en m’arrangeant avec mes colocataires. 
J’y ai ramené tout mon matériel, 2 tables et j’ai commencé à joué avec ça.
J’avais déjà entamé une recherche sur la lumière et le mouvement; la perception, que j’ai décidé d’approfondir. 
En arrivant dans un espace, c’était l’occasion pour moi de prendre le temps de mettre sur papier mes explorations, mes expériences et de montrer comment elles se construisent.
J’ai conçu des dossiers sous forme de petits fascicules qui reprennent les différents axes de recherche d’un processus de travail en cours. Semaine par semaine.
Cette «contrainte» de confinement, le fait d’être dans un espace/temps de travail circonscrit, m’a permis d’approfondir et de rentrer plus facilement en lien avec mon processus de création.
D’approfondir autant les sujets de recherche que mes réflexions autour des matériaux que j’utilise et de l’espace dans lequel je me trouvais.

                                                                                                                                                                                                Sylvain Delbecque









«Le regard à l’oeuvre»
Je travaille autour des phénomènes de perception, en cherchant à créer des expériences qui parlent et interrogent le regard et le corps en mouvement ; le rapport du corps à l’espace et au temps du regard notamment. 
J’utilise différents médiums comme le dessin, la photographie, la projection et l’installation pour explorer les «phénomènes de lumière» rencontrés, les formes géométriques (présentes dans la nature), la couleur, à partir de matériaux récoltés assez «pauvres,brutes» (pour reprendre les termes de Ann Veronica Janssens).
Je joue beaucoup avec l’espace et l’architecture dans lequel je travaille. Celui-ci devient partie intégrante de l’oeuvre. Il est comme un espace de dessin où mon regard vient composer un parcours d’expériences, formant une sorte de constellation des étapes rencontrées pendant le processus de création.
C’est toutes ces expériences que l’observateur en mouvement est invité à explorer à son tour. En tant que «co-producteur» de l’oeuvre (Olafur Eliasson), il est amené à se déplacer dans l’installation pour créer son propre parcours. Lui donnant ainsi l’occasion de prendre le temps de regarder, de voir et d’explorer l’espace différemment.
Je suis intéressé par les moments de «basculement» qui se crée dans le regard, qui sont comme un mouvement entre «ce que nous voyons et ce qui nous regarde» (Georges Didi-Huberman). 
A quel moment ce «choc» se produit dans notre corps ? Quand est-ce que cette focalisation prend le pas sur nous, nous rend comme «absent» à nous même ? Comment différents «points» posés dans l’espace nous font voyager à travers celui-ci et nous permettent de choisir et construire un chemin ?
                                                                                                                                                                                                      Sylvain Delbecque




Processus

Mon travail débute par une étape de “récolte” de matériaux, d’objets, de photos,
d’événements contenant une lumière, une couleur, une profondeur et jouant sur la
perception. Des sortes d’instants de vécu, d’expérience que j’attrape.
Il y a une grande part de déambulation, d’observation.
De là, des prises de notes interviennent, par le dessin, l’écriture, les cartes mentales, afin de
donner structure à mes recherches.
Je fais aussi des expériences assez ludiques avec ces objets et les idées récoltées, parfois sans
rien chercher en particulier, il y a une part de hasard que je provoque. D’autres fois je viens
avec des idées plus précises. Jusqu’à créer un “quelque chose” que je me propose ensuite de
retravailler dans l’espace.
Le lieu dans lequel je me trouve m’aide aussi dans ce processus. Je m’imprègne de
l’architecture, de ses lignes, des éléments qu’il contient, des lumières qui le traverse, des
couleurs qui s’y trouvent.
Le corps est appelé à participer, Il fait partie de cet échange d’expériences comme un circuit
qui le renvoie à celui-là même que j’ai parcouru pendant le processus de création.
Comment laisser trace de mon regard ? De son parcours ? Qui trace ?
C’est tout ce processus dynamique d’expériences visuelles et sensibles que je veux partager et
que chacun expérimente comme il l’entend.





Qu'est ce que c'est le dessin pour vous, étudiants de notre atelier ?




Qu’est-ce que le dessin pour Mélanie Poulet, étudiante en Bachelor 2

Le dessin est un acte qui s’exécute avec plus ou moins de technique qui s’acquiert avec le temps, après énormément de dessins réalisés, selon l’outil utilisé et beaucoup de lâcher prise en laissant une possibilité à notre corps et esprits de s’exprimer librement.
On peut le pratiquer n’importe où : dans son espace/ bureau avec ses références, recherches, matériels… ou en-dehors dans un parc, musée, dans la rue avec très peu de matériel pour faire de l’observation.
D’ailleurs on n’est pas obligé d’être en train de dessiner pour regarder ce qui nous entoure. Un artiste se doit de tout voir, observer ce qu’il entoure, avec un regard curieux, vif qui s’aiguisera au fur et à mesure. Plus on sera attentif, plus vite certaines couleurs, formes, aspects seront évidents à dessiner.
Ce regard encourage les déplacements vers d’autres lieux (pas forcément très éloigné). On fait des découvertes, des rencontres parfois et des révélations où on s’aperçoit qu’on n’avait jamais vraiment vu les choses.
On s’enrichit notamment avec des recherches. Un intérêt pour un sujet nous conduira à nous informer, à découvrir, à comprendre ou se révolter.
On peut dessiner pour plein de raisons : une envie, un combat, pour une recherche (comme une bibliothèque d’images), un entrainement pour un métier, un besoin vital, découvrir ou redécouvrir… Egalement on peut le prendre comme un jeu, en s’imposant un outil, un format, des difficultés lors des expérimentations ou de le prendre au sérieux car cela nécessite aussi des heures de travail, de la technique, de la concentration notamment pour les travaux finaux, la présentation…
Le  dessin ne s’arrête pas au crayon et à la feuille de papier. Il existe plein de moyen d’exploiter cet art avec différents supports (des feuilles de différents formats, un cahier, un mur, une affiche…) et différent outils (un crayon gris ou de couleur, le pastel, l’aquarelle, la peinture, le fusain, le Bic, le feutre, l’encre de chine…) aussi le geste de dessin peut s’appliquer dans la photo, gravure ou dans des constructions de structure, projets plastiques…
Le dessin c’est un ensemble composé du geste (rapide, lent, contrôlé, spontané…), de la capacité à s’approprier un espace (possibilité d’y rester confiner ou de vouloir sortir du cadre), du corps et ce qu’il engage (simplement le bout des doigts ou l’ensemble) et de l’état d’esprit qui peut se transmettre avec l’énergie mise dedans.

Il y a aussi tout un travail d’expérimentation. Comme des scientifiques, on teste les différents outils sur différents supports, avec différents gestes  et intentions. Dans notre apprentissage, on apprend de nouvelles techniques (en gravure, photo, volume) qui parfois sont applicables, au dessin ou inversement…
En touchant à tout on découvre ce qui nous fascine, va le mieux et ce avec quoi on n’a peu, voire aucune affinité. Le dessin permet un développement de notre art en lien avec notre personnalité.

Mélanie, Juin 2020 

Mélanie Poulet

Mélanie Poulet

Mélanie Poulet

lundi 15 juin 2020

Confinement


Ce confinement a pu être vécu par tout un chacun comme un moment hors du temps et de l’espace.

La création peut résister à tout.
Et en ce temps de confinement, elle a même pu s’affermir et faire émerger en vous d’autres qualités, d’autres potentialités,
et vous faire découvrir des espaces inconnus de vous-mêmes.

Formidable !

L’artiste est quelqu’un qui s’adapte à chaque situation, et qui, par son imagination, cherche des voies nouvelles, des issues, des envolées…

Notre atelier a vécu ce temps comme une opportunité de revenir aux sources de dessin, à savoir au dessin d’observation pour certains.

Nous vous proposons de lire ou de relire le texte d’introduction que nous vous avions donné en vue de ce travail de dessin d’observation afin de revenir à l’intention initiale de ce travail.

Nous vous donnons à découvrir une galerie d’images des travaux réalisés durant ce temps confinement par les étudiants de Bachelor 1 et Bachelor 2

En même temps, certains ont ressenti le besoin de s’exprimer à travers d’autres projets, sans doute pour rester fidèle à une certaine nécessité intérieure.

Ce qui est intéressant c’est que chacun, par sa sensibilité propre, à essayé de traverser cette période par une rencontre singulière…
En effet, la réalité d’un artiste est qu’il se retrouve seul face à la page blanche et ainsi face à lui-même, car c’est dans cette solitude qu’il peut rencontrer la source de son projet et la source de lui-même.

Si la vie sociale, la vie en commun, la vie de partage de nos pensées nous a manquée, la vraie vie qui est en nous passe par la création et se révèle dans une le silence.

Découvrons ensemble les balbutiements de ces beaux projets…

Florian Rosier
 Florian Rosier
 Florian Rosier
Florian Rosier
Lila Ron

Lila Ron 
Lila Ron 

Lila Ron

Amélie Hiblot

Amélie Hiblot 
Amélie Hiblot 
Amélie Hiblot 

Claire Lecat
 Claire Lecat
 Lila Ron
 Lila Ron
 Lila Ron
Lila Ron
Aurélien Van Nieuwenhove

Aurélien Van Nieuwenhove

Aurélien Van Nieuwenhove

Aurélien Van Nieuwenhove
Mélanie Poulet

Mélanie Poulet

Mélanie Poulet
Mélanie Poulet

Mélanie Poulet
Mélanie Poulet
Zachary Pilot

 Zachary Pilot
Zachary Pilot

Zachary Pilot

Zachary Pilot


Claire Lecat

Claire Lecat


En même temps, certains ont ressenti le besoin de s’exprimer à travers d’autres projets, sans doute pour rester fidèle à une certaine nécessité intérieure.

Liosha Bostaille

Liosha Bostaille

 Liosha Bostaille
Liosha Bostaille

 Liosha Bostaille
Liosha Bostaille
Laura Magny

 Laura Magny
 Laura Magny
 
 Laura Magny
Laura Magny
Lila Ron 
Lila Ron

Lila Ron

 Lila Ron
Aurélien Van Nieuwenhove

Aurélien Van Nieuwenhove

Aurélien Van Nieuwenhove

Aurélien Van Nieuwenhove

Aurélien Van Nieuwenhove

Aurélien Van Nieuwenhove
Jody Versaille

Jody Versaille

Jody Versaille

Jody Versaille

Jody Versaille

Jody Versaille
 Claire Lecat

référence OZU
Zachary Pilot

Zachary Pilot

Zachary Pilot

Zachary Pilot
Henri Huet, photographie de 1966, Vietnam
Zachary Pilot

Zachary Pilot

Zachary Pilot

Zachary Pilot

Zachary Pilot
Christopher Delaby

Christopher Delaby

Christopher Delaby

Christopher Delaby
Christopher Delaby



Comme vous le savez, à partir de la troisième Bachelor, les étudiants travaillent à un projet personnel. Cette période de confinement leur a ainsi permis d’approfondir leur travail et d’écrire un texte de réflexion à son sujet.


Lola Hueso Camara

 Lola Hueso Camara
 Lola Hueso Camara
 Lola Hueso Camara
 Lola Hueso Camara
 Lola Hueso Camara
Lola Hueso Camara
Drena Podrimçaku

 
Drena Podrimçaku

Drena Podrimçaku

Drena Podrimçaku