lundi 3 mai 2010

Récits de voyage à Paris

écrit par Camille Ukrainiec

"le salon du dessin"


Événementielle.

Quelque chose de très officiel.

Les représentants de galeries,

boivent le champagne

au milieu de leurs collections.

Un vigile à l'accueil

guette hardiment à la bonne

application de la bienséance.


L'entrée n'est pas une sortie

et la sortie n'est pas une entrée.


Un événement d'état.

Bavardages et ventes.

Beaucoup de choses, du bric-à-brac.

Au bout du moment,

tout se ressemble.

L'environnement ambiant

formalise.

De façon très "parisienne".


Les fameuses coupes des expos

parisiennes ne sont pas

qu'un mythe.


"lucian freud"


Le corps massif.

On ressent le poids.

La chair, les variations

de la peau.

Les veines, l'usure.

La finitude.

L'usure du corps.

Dans sa plus simple fonction

d'enveloppe.

Désagrégé.

Subissant le temps.

Et l'autoportrait.

Le visage flou, brouillé.

Comme un reflet.

Le portrait-illusion.

De ne pas savoir qui l'on est

vraiment.

Une vision de soi-même.


Une dualité,

entre le corps qui marque

et l'esprit qui échappe.

Un contraste, vertigineux,

entre ce que l'on est

et ce que l'on croit être.


"l'église"

Dans un quartier populaire,

Une église classique.

Immense et déserte.

Les voitures s'enchaînent.

Les trottoirs arpentés.

Les gens passent.

Un bâtiment mort,

abandonné,

au milieu du passage.

La rosace est condamnée.

Les vitraux ne laissent

plus passer la lumière.



"Le tag"

A même le sol,

sur le bitume;

Un tag.

Un trace de pied

extraterrestre.

C'est très fort.

L'étrangeté et l'incompréhension

du lieu même où nous vivons.

La folie urbaine.

Et un sentiment de désappropriation.


"Le dessin au mur"


Gigantesque.

Un homme couché,

dont la tête explose

de buildings.

Un témoignage?

Un maghrébin âgé

est assis en face.

Il contemple.

Et nous dit en riant:

"que le dessin est

bien à sa place ici."


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