"L'imagination est surtout la
faculté de nous libérer des images premières, de changer les images fournies
par la perception.
S'il n'y a pas de changement
d'images, union inattendue des images, il n'y a pas d'imagination, il n'y a pas
d'action imaginante »
Gaston Bachelard, L'air et les
songes, éditions José Corti
Qu’est-ce
que le dessin ?
Le
dessin est un mode d’expression à part entière, ayant sa pleine autonomie, un
art de la synthèse qui se suffit à lui-même. Immédiat, spontané, léger, mobile … en raison de la
simplicité des moyens qu’il met en œuvre, le dessin nous invite à ne retenir
que l’essentiel.
Mais
le dessin c’est d’abord une attitude.
Il appelle une forme particulière d’attention, un regard soutenu sur soi
et sur les choses, tout autant qu’une exigence du geste.
Le
dessin est acte
L’acte
de dessiner nous permet de retrouver quelque chose d’un geste originel. Il nous permet de renouer avec
l’intensité d’une expérience toute singulière : celle du plaisir du geste
pour lui-même. Une jubilation,
liée au simple fait de tracer.
Il
y a aussi un rapport d’immédiateté dans le geste de dessiner : au flux de
la pensée, de l’imaginaire, correspond celui du dessin en train de se faire.
C’est un acte toujours en devenir.
Néanmoins,
le dessin porte une intention : il est projet, dessein, visée...
ouverture. L’essentiel est donc de
l’ordre du questionnement : quel geste, quel acte de dessiner peut le mieux
fonder ou accompagner une pensée et un projet ?
Le
dessin est matière
Par le biais de ses outils et du support matériel sur
lequel il s’inscrit, le dessin nous place d’emblée dans un rapport physique,
corporel au monde qui nous entoure.
En intégrant la
question du corps comme lieu de perception sensible, le dessin s’enracine dans
l’expérience vivante que tout un chacun est en mesure de porter. En ce sens, il
est une réaffirmation constante du sensible en soi et du rapport que chacun entretient
avec la matérialité profonde des choses et des êtres.
Le
dessin demande donc de nous questionner, de réévaluer sans cesse notre rapport
au monde, à soi, aux autres… Dès que le dessin commence, une rencontre s’opère,
un dialogue s’engage.
Le
dessin est expérimentation
C’est l’expression d’un désir qui est à l’origine du
dessin, le savoir-faire n’arrive qu’au second plan. Pour savoir dessiner il est
davantage nécessaire d’être porté par une intuition, une envie, voire un
manque, que par une technique quelconque.
A
vrai dire, la technique n’est que le résultat du travail de dessiner. Elle est le fruit d’une découverte par
l’expérimentation où chacun est amené à inventer et à s’approprier les outils
et les méthodes qui le ramènent au plus près de ses intuitions, de son
désir. Dessiner c’est donc
essayer, tâtonner, jouer ; c’est explorer et se laisser conduire là où le désir-dessin nous mène.
Dès
lors, avec une simple feuille de papier il peut être question d’aventure,
d’expérience de vie, dans laquelle le dessinateur s’intime l’ordre de se
lancer…
Le
dessin est trace
A
partir du moment où l’on commence à tracer le moindre trait, celui-ci nous
interroge. En un sens, c’est le
tracé même qui nous dirige, qui exige sans cesse de nous une nouvelle décision. Dessiner c’est donc prendre
position ; c’est donner au tracé toutes les qualités et toutes les
dimensions qu’il appelle par sa seule présence. C’est se placer dans l’espace du dessin et le traverser.
Tout
dessin est un signe, la marque d’un passage fugitif. Quelque chose d’un geste, d’un acte qui a eu lieu et qui
n’est plus et dont le dessin seul constitue la trace, la mémoire vivante.
La
trace c’est tout à la fois la marque de l’énergie que l’on développe, que l’on
transmet et que l’on reçoit d’un dessin.
C’est
l’énergie même du dessin qui nous porte, toujours plus loin.
Pédagogie
L’atelier est un lieu de
pratique, de création et d’expérimentations artistiques, c’est aussi un espace
de débats, d’échanges et de critiques.
La pédagogie au sein de
l’atelier a pour ambition de favoriser l’engagement artistique de chaque
étudiant en l’aidant à construire progressivement son langage artistique
personnel. Elle ouvre des voies pour apprendre à regarder, à voir, à
toucher, à découvrir, à inventer, à créer à se créer.
Les trois premières
années de bachelor visent la formation et l’approfondissement du langage
plastique. Pendant ces trois années les professeurs proposent
différents thèmes et exercices qui les confrontent à une panoplie de techniques
de dessin.
En master I, l’étudiant
propose son sujet de travail et gagne en autonomie, il affine sa propre
écriture.
En master II, l’étudiant
est amené à approfondir sa réflexion sur sa propre pratique au travers
notamment de la rédaction d’un mémoire.
L’accent est mis sur
l’accomplissement personnel artistique des étudiants qui est le ferment de leur
créativité. Les professeurs sont là pour accompagner, guider chacun
dans son propre cheminement.
Le futur
A côté d'une carrière artistique
indépendante s'ouvre aussi la possibilité de devenir professeur (si
vous opter pour le master2 didactique) ou encore, d'exercer
au sein de toutes les fonctions où la créativité joue un grand rôle.
Dans certains cas il y a des
étudiants qui en utilisant leur expérience en dessin, se sont spécialisés en
animation, en restauration de meubles voire, en taille de pierres par
exemple,… la formation en dessin est un véritable atout pour suivre une
formation complémentaire.
Mais surtout, il y a toujours de la
place et du travail pour ceux qui sont véritablement motivés et qui veulent se
dépasser comme créatif.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire