Du 06 au 28 février 2010
Vernissage le vendredi 05 février de 18h30 à 21h
à la galerie Twilightzone,7500 Tournai
Olivier Lamailière
Les passagers
Dessins de Bélinda Macri et Olivier Lamailière
Belinda Macri
Deux jeunes artistes de la section dessin de l’Académie
des Beaux-Arts de Tournai, Bélinda Macri et Olivier
Lamailière, proposent une incursion dans un microcosme
où des personnages, minuscules et immobiles, nous
entraînent vers une destination chargée d’onirisme.
Le dispositif artistique privilégié par Bélinda ouvre
d’emblée la poétique de ses dessins sur des dimensions
profondes. L’évocation de la maison habitée, de l’habitat
- comme lieu de protection - est en effet une dimension
importante de ses travaux récents. L’ombre projetée de
petites enveloppes épinglées au mur évoque bien la
maison et les personnages scellés dans de petits sachets
de sucrerie se protègent.
En fait, les personnages dessinés par Bélinda ne sauraient
simplement se poser sur une surface de papier – car ils
seraient alors comme trop exposés, comme mis à nu. Ses
personnages, menus et délicats, demandent plutôt à «
habiter » leur support papier, cartonné ou plastifié ;
c’est-à-dire à en faire le lieu de leur refuge. Ce lieu
privilégié d’où ils peuvent contempler – et nous avec eux -
le vaste monde qui les entoure tout en se laissant porter
par les sentiments qui les animent.
Pour sa part, la dimension poétique des dessins d’Olivier
ne saurait se réduire à la rêverie que peuvent susciter en
nous des personnages évoluant dans un univers lilliputien,
dans la mesure où ses dessins traduisent aussi une part
d’inquiétude portée par le réel.
Le choix des supports (souvent des morceaux de papier
jauni et travaillé par le temps) et le choix des sujets (des
figures issus d’anciens magazines ou encore de vieilles
photographies) nous renvoient invariablement à l’érosion
exercée par le passage du temps. Et c’est bien ce travail
lent et insidieux du temps sur le support qui semble créer
ici l’espace particulier nécessaire au dessin. Comme si
ce dernier avait besoin de s’inscrire au creux même de
l’écoulement du temps… de s’en faire le passager.
L’impression d’isolement des personnages que laissent
entrevoir le dispositif et la composition des dessins, nous
renvoie par ailleurs à l’érosion du lien social qui travaille le
monde contemporain.
Peut-être porteurs d’une certaine nostalgie du lien, les
figures et les personnages dessinés par Olivier semblent
ainsi se faire tout autant les messagers énigmatiques
d’une mémoire qui se serait depuis longtemps enfuie,
que les passagers improbables d’un temps à jamais
révolu …
Réjean Dorval
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