vendredi 24 août 2018

Rentrer dans un atelier de dessin : ?



DES ÉTUDES SUPÉRIEURES DE DESSIN AUX BEAUX-ARTS.

POUR QUOI FAIRE ?


Une question m’est souvent posée par les jeunes et par leurs parents lors des portes ouvertes : à quoi servent les études supérieures de dessin aux Beaux-Arts ?

Par ailleurs, je suis régulièrement confrontée à des professionnels de la création qui me disent : « nous cherchons des créateurs, des dessinateurs capables de mettre en oeuvre un projet singulier ; nous avons besoin de créateurs qui savent transcrire des messages, des émotions, des idées de manière originale et personnelle. dans leurs créations. Mais comment ce fait-il que nous n’en trouvions pas ? »

Comment coordonner ou accorder au plus juste ces demandes  ?

Commençons par rappeler que pour nous toute création digne de ce nom vient de la vie. C’est-à-dire des impulsions, des sensations, des émotions et des nécessités intérieures, comme disait Kandinsky que tous nous éprouvons mais que certaines personnes, que l’on appelle des créateurs ou des artistes, éprouvent plus intensément que les autres et cherchent alors à exprimer par le moyen d’un art, par celui d’une création personnelle, par des oeuvres originales et singulières qui s’avèrent capables de toucher les autres et de leur transmettre ces sensations, ces émotions, ces impulsions créatrices, en un mot cette nourriture esthétique vivante dont la vie a impérativement besoin  faute de se désespérer et de dépérir.  

La vocation de notre Atelier de dessin est de mettre tout en oeuvre pour que chaque étudiant devienne le créateur singulier, original et unique qu’il est potentiellement.

Si la création artistique vient de la vie et va à la vie, comme le disait Beethoven de la musique, elle ne peut à aucun moment être figée, automatisée, formatée, contrainte, immobilisée et moins encore, comme on le voit de nos jours, abandonnée à une technologie numérique sous peine d’être déshumanisée.
Il est donc indispensable selon nous, dans ce monde du tout et du tous technologiques, de revenir à des moyens d’expressions simples, sensibles, immédiats, vivants. 

Si le regard et l’esprit sont au départ de la captation du monde sensible et de ses formes inépuisables, le dessin exprime spontanément nos rapports au monde, nos émotions notre imagination et notre pensée créatrices. 
Le dessin est d’ailleurs aussi ancien que l'humanité et il a contribué à toutes les oeuvres civilisatrices. 

Le dessin est une forme première et majeure d’expression et de communication entre les humains, car avant d’exprimer nos émotions par la parole ou l’écriture, nous les traçons par le geste et nous les dessinons. 

Il s’agit ainsi et d’abord dans le monde actuel pour chaque étudiant de retrouver l'accès à cette pratique humaine universelle, immémoriale, spontanée, sensible, expressive et créative, qu’est le dessin.

Il s’agit encore et en même temps d’apprendre à voir, à regarder, à observer, à expérimenter,  à comprendre, à filtrer, à analyser, à synthétiser, à distinguer un point de vue d’un autre, à cultiver une vision, afin de construire en pleine conscience un langage plastique personnel.

Nous avons à coeur à l’Atelier de dessin d'explorer et d'analyser toutes les techniques de travail pour comprendre en quoi elles élargissent et fortifient la création par d'autres manières que de tracer des formes et des lignes sur du papier.

Par ce langage unique qu’est le dessin sous toutes ses formes, nous cherchons à faire acquérir par chacun les moyens de traduire à la fois le visible dans toute sa complexité et le vaste domaine invisible des émotions.

Chacun cherche à mener son dessin en accord avec ce que son regard fait quand on le laisse faire et chacun devient attentif et fait confiance à ce que ses yeux perçoivent mais aussi à ce que son esprit pense et ressent.

De plus, contrairement à une certaine volonté de faire table rase du passé en art, nous sommes convaincus pour notre part qu’une vaste culture visuelle est indispensable pour élever le niveau et la pratique artistique.

Aujourd’hui, le dessin peut prendre de multiples formes : dessin de représentation, dessin de fiction, dessin à la main, dessin numérique, dessin d’animation, dessin performatif etc. 

Nous réfléchissons aux modes les plus propices à la personnalité créatrice de chacun. 

Si l’esprit du dessin est intemporel, l’espace du dessin dans l’art contemporain est à inventer continuellement. 

Dessiner aujourd'hui, c'est nécessairement mettre en question un rapport au monde, aux autres et à Soi-même.


L’ATELIER DE DESSIN

L’enseignement s’effectue en atelier. 

L’Atelier est en effet par excellence un lieu d’échanges où travaillent ensemble les étudiants de tous les niveaux.

Le cours est individualisé mais chaque étudiant considère l’Atelier comme un laboratoire et un lieu d’échanges collectifs.

Il s’agit de retrouver en soi comment aller trop loin : ne jamais s’empêcher d’explorer car ce serait se priver du pouvoir créateur de la vie même.  Nous vivons au-delà de ce que nous croyons mais nous l’occultons de toutes nos forces.

« La philosophie, les sciences, les arts sont trois moyens d’avancer dans la connaissance de nous-mêmes. Ces moyens ont des voies apparemment différentes mais tous doivent se confronter au doute. La pensée n’avance pas autrement que par des avancées qui sont détruites et remplacées par d’autres avancées. C’est le mouvement de la pensée. »  écrit Claude Régy.

En bachelors nous proposons différents cours complémentaires comme la photographie, la gravure, le volume, la couleur, qui tous sensibilisent les étudiants et les mènent à élargir leur champ de travail par la pratique de multiples expériences.

En master nous soutenons les étudiants dans une recherche qui engage le dessin dans un champ élargi. 

Le dessin peut en effet y être développé comme pratique en soi mais aussi questionné à travers d’autres pratiques comme la gravure, la photographie, le volume, la couleur, l’installation, les arts du mouvement etc,

L’interdisciplinarité est encouragée car la pratique de dessin connaît de nombreux prolongements au sein de toutes les autres disciplines artistiques et graphiques.

L’étudiant développe sa démarche personnelle et argumente ses projets en se nourrissant de sources du monde de l’art et d’autres références liées aux préoccupations historiques, sociales, politiques et culturelles.

Selon le sens et la nature de la recherche, on interrogera à ce stade tous les médiums susceptibles d’enrichir le propos. On considérera l’espace (réel ou inventé), l’échelle (monumentale ou pas) ainsi que les moyens mis en oeuvre pour transmettre la pensée et l’intention créatrice.


APRES LES ETUDES

A la question initiale : à quoi servent les études de dessin aux Beaux-Arts ? posée avec les candidats étudiants et leurs parents au début de ce texte de rentrée académique 2018-2019, nous avons répondu que les cinq années, d’études à l’Atelier de dessin visent à ce que chaque étudiant acquière les moyens de devenir le créateur singulier, original et unique qu’il est potentiellement. 

Nous avons fait comprendre que cette pratique et cette formation constituent le Fonds indispensable pour quiconque désire s’engager sur le chemin de la création, un chemin qui se poursuit et s'approfondit toute la vie lorsque que l’on est un créateur, et, en vérité, un être humain. 

Outre le métier d’artiste, cette formation fondamentale ouvre selon nous à tous les métiers de la création visuelle, ou faisant appel à elle. 
Le dessin étant, nous y avons insisté, un mode d’expression universel.

Ainsi par exemple, et de plus en plus, les musées et les centres culturelles font appel à nos étudiants-créateurs pour assurer leur service éducatif et culturel ; de même de plus en plus des centres hospitaliers désirent mettre en oeuvre des services de créations artistiques pour les patients.


Mais encore, aux professionnels de la communication et des métiers graphiques qui peinent à trouver de jeunes talents créateurs, nous dirons qu’il vaut mieux faire appel à des jeunes qui possèdent une connaissance visuelle et sensible, culturelle et conceptuelle, acquise au terme d’une pratique ouverte du langage plastique fondamental et commun à tous les arts qu’est le dessin. Ces jeunes créateurs au regard formé et à l’esprit cultivé acquerront en effet facilement la maîtrise des logiciels qu’ils mettront au service de leurs créativité, alors que les techniciens formés, sinon déformés, par ces mêmes logiciels acquerront difficilement le Fonds de connaissances artistiques indispensables aux métiers de la création visuelle.

dimanche 1 juillet 2018

Jury Juin 2018 : Master 1

 Juliette Panier
 Juliette Panier






Jury Juin 2018 : Troisième Bachelor

 Marie Haouchine
 Marie Haouchine
 Maria Cartwright
Maria Cartwright
 Alessandra Valentini
Alessandra Valentini 
 Eva Elsoght
Eva Elsoght
 Alicia Leterme
Alicia Leterme

Jury Juin 2018 : Deuxième Bachelor

 Aurelien Delachapelle
 Aurelien Delachapelle
 Sylvain Delbecque
installation de Sylvain Delbecque
 Drena Podrimçaku
 Drena Podrimçaku
 Lola Hueso Camara
 Lola Hueso Camara
 Julie Ambrazé
 Laureline Pescheux
 installation de L.Pescheux et J.Ambrazé
installation de Laureline Pescheux et Julie Ambrazé


Jury Juin 2018 : Premier Bachelor

 Elora Bogucki
 Elora Bogucki
 Julie Vercoutere


Julie Vercoutere
Sacha Picavet

Sacha Picavet

Louis Demaret

Louis Demaret
Abigaad Gaillard Grenadier

Abigaad Gaillard Grenadier
Gautier Lejonc

Gautier Lejonc




vendredi 22 juin 2018

Prix artistique de la ville de Tournai 2018

Un de nos étudiants était sélectionné, et un ancien de l'atelier,

 empreinte de Jérôme Ugille
photographie de Jérôme Ugille

Texte de présentation du travail :

Mon intention est de créer une installation à la fois ludique et qui pousse à la rêverie. Un moment ou se mêleront questionnement, étonnement et découverte.
j’ai choisi les insectes car c’est un monde totalement différent du nôtre, un monde trop souvent décrier, mais que je trouve plein de charme. Pour l’exprimer, j’ai décidé de faire une sorte de petite encyclopédie un peu vintage.
Je cherchais à créer une lecture poétique dans mon travail.
Les plaques gravées forment une nuée d’insectes volant, comme un vieux souvenir, avec les ombres qui se mélangent a la réalité.
Il y a sur le petit guéridon un recueil de tous les insectes vus sur les plaques, le tout dans une boîte qui semble être un livre, un moyen de rendre l’ensemble un peu précieux et réer de la curiosité.
Sur le mur, le grand portrait d’un bousier. Comme l’encadrement d’un moment passé.
Je veux créer une ambiance un peu à part, un peu vieillie.
Pour ramener le spectateur à une sorte de nostalgie.


Eva Elsoght

 installation d'Eva Elsoght
 autre prise de vue de l'installation
installation complète d'Eva Elsoght

Quel honneur d'exposer à côté d'un dessin d'insectes d'Ensor



Comment un étudiant conçoit notre atelier?

Une description faite par un de nos étudiants : 

Apprendre à déconstruire ce que l’on croit savoir du dessin. Se détacher du médium habituel pour revenir à l’essentiel, à l’essence même : le corps, le vide, le plein, le tout et le rien. Se libérer des carcans omniprésents de ce qui fait et doit faire image. Se retrouver en soi, avec soi, tout autour et en dedans afin de prolonger l’expérience. Mais c’est aussi se retrouver avec l’autre et partager l’espace. Faire « acte de » c’est ce râle qui nous pousse à vivre l’instant dans l’espace du dessin. C’est être présent, vivre au présent mais également vivre le présent. C’est sentir, ressentir, observer ou encore apercevoir, mais tout cela par le biais du dessin, par le geste. Et c’est chaque fois différent parce que nous sommes vivants, et parce que notre corps est constamment guidé par nos émotions il réagit selon l’humeur, l’énergie qui parfois nous fait défaut en s’absentant ou en se déversant de manière trop brutale. C’est autant d’éléments que l’on peut apprendre à écouter et accepter. Tout comme un corps, le sien ou celui de l’autre, son vide et son plein, son tout et son moins que rien. Alors nous traçons, puis nous caressons, pour nous éloigner et reprendre contact, enfin nous ressentons : une émotion.
                                     
                                                                                          Juliette Panier

Trois voyages, trois expériences...

Bruges,William Kentridge
Smoke, Ashes, Fable






Un texte écrit par un de nos étudiants après la visite de l'exposition de W.Kentridge :

Bien avant de souligner l’émoi que j’aurais pu ressentir face à un travail en particulier, j’ai besoin de revenir sur ce qui m’a touché dans l’ensemble des collections présentées et sélectionnées par William Kentdrigde. Plusieurs raisons participent au plaisir que j'ai eu de déambuler dans le Sint Janshospitaal. La première a été de découvrir que derrière ce nom se révèle un travail que je ne connaissais pas encore. Ensuite, en dehors de pénétrer dans le musée pour la première fois, la seconde raison fut d'apprécier être spectatrice d’une multitude de travaux très différents dans le procédé, mais qui apparaissaient au fur et à mesure de ma progression tenir de choix cohérents et intelligemment orchestrés. Le fil rouge, ces questions autour desquelles l’artiste travaille, apparaissaient ici se relier lorsque je visitais l’exposition. Animations, vidéos, dessins, mécaniques… tout semble faire partie d’une envie de révéler de ce qui tient d’un cycle. Le fusain, omniprésent, me paraissait également être maitrisé au-delà d’un simple outil préparatoire et j’ai senti un vrai plaisir, une belle sensation à regarder parfois les oeuvres de l’artiste. Puis, pour finir, j’ai pris conscience que derrière ces travaux, il existe le passage d’une vie scindée par un conflit qui ne s’est terminé qu’à la veille d’un millénaire. Seulement, si cela me touche c’est également pour d’autres raisons qui font que je suis attirée par les sujets tenant des guerres qui déchirent l’humanité. Et quand William Kentdridge traite de l’histoire de Rome dans Triumph and Laments, il se retire et se place en observateur. Il n’appartient pas à cette histoire, et propose une série d’illustrations revenant sur les événements marquants de la ville et c’est la seule fois ou j’ai senti avoir une prise sur le sujet.

C’est pourquoi parmi les onze images de la série Triumph And Laments présentées lors de l’exposition, j’ai choisi The Death Of Aldo Moro réalisée en 2015. Cette série ne parle pas de l’Afrique du Sud, mais bien de l’Histoire de l’Italie dont une sélection non exhaustive nous est présentée pour cette exposition. Il m’a semblé que The Death Of Aldo Moro, est l’une des rares oeuvres de la série à ne pas être tautologique. Ce corps retrouvé dans la Renault 4 rouge, célèbre récit d’un déchirement politique en Italie dans les années 1970, est aussi pour moi un rappel immédiat d’une émission de radio écoutée seulement quelques jours auparavant. Mes idées étaient donc fraîches. J’avais besoin d’en voir ou d’en savoir plus. Et la réponse en image à la mort d’Aldo Moro réalisée par l’artiste m’a parue parfaite. Mais, cet épisode en lui-même me fascine, car le découpage des événements suivant la cinquantaine de jours de captivité du Premier Ministre italien est haletant. Sa mort, elle, est percutante, tragique. Et la découverte de son corps est pathétique. Travaillée sur ces étranges feuillets (dont je n’ai pas trouvé l’origine dans l’exposition) la voiture est parfaitement centrée sur le support papier. Ainsi mobilisés, les coups et traces de fusain révèlent une 4L aux traits précis. Le coffre relevé m’a paru délicat. En réalité la voiturette est tellement présente qu’il m’a fallut du temps pour déceler la petite masse créée par effacement de matière : Aldo Moro mort. Néanmoins, parler d’un émoi pour cette pièce ne serait pas totalement exact. D’autres travaux m’ont touchés bien plus en profondeur, mais le choix de parler de celle-ci est plus fort. Parce que comme énoncé plus haut, l’histoire derrière le sujet me fascine. De même que la mort de Pier Paolo Pasolini surgit dans les mêmes années est un dessin bien plus imposant, et il aurait pu me provoquer davantage de questions. Cependant, je reviens à ce que j’ai souligné un peu plus tôt : l’image de The Death of Aldo Moro n’est pas qu’une simple réponse à son titre. L’artiste semble l’avoir traitée de façon éloignée, presque clinique. C’est en réalité ce dessin qui révèle aussi le processus dans le choix des sujets de l’histoire de Rome. Un sujet, un fait, une histoire. Il prend ce qui nous mène au plus près de l’événement, l’extrait d’une ère particulière pour mobiliser le pan historique qui se cache derrière le dessin. Et ils semblent être tous tragiques, comme si ce pays ne s’était construit que sur les assassinats ou des trahisons. En même temps, il répond au principe même de mythologie. J’ai envie de dire que la présence du corps dans le coffre n’est presque pas nécessaire. Lorsque je compare les photographies des journaux de cette macabre découverte, je retrouve exactement la même construction de la vue de cette voiture, avec une nette différence cependant : la foule est absente. Je ne sais pas si William Kentdrigde l’a voulu ainsi, mais lorsque j’étais devant ce travail j’avais l’impression que ce que je regardais n’est pas le moment de la découverte, c’est celui juste avant. Ce moment de l’abandon du corps et de toute la série des événements haletants qui a conduit Aldo Moro à être tué de dix balles et déposé dans ce coffre. C’est ce moment invérifiable entre le dépôt et la découverte au monde. Et par ce dessin, je ressens un temps figé de cette narration longue de presque deux mois. Aldo Moro est seul et mort, logé dans son premier cercueil populaire, il n’est pas identifiable par ses caractéristiques physiques, mais par ce qui le contient : La 4L rouge. En somme, la mort d’Aldo Moro est, chez William Kentdrigde, une métonymie. La voiture ainsi présentée peut désormais remplacer la figure du premier ministre, elle est la figure et le récit. À sa seule vue, c’est l’histoire de la captivité d’Aldo Moro ainsi que les revendications des Brigades Rouges qui sont ici invoquées. Finalement, c’est peut-être l’oeuvre la plus littéraire mais la moins poétique que j’ai eu besoin de définir. 
                                                                                                                                                                                          Juliette Panier
Gand, Musée des Beaux-arts 
Un itinéraire du regard, 


dessin d' Alicia Leterme

dessin d'Alicia Leterme

dessin d'Eva Elsoght

dessin d'Eva Elsoght

Nous remercions Cathérine de Zegher pour le beau travail, une nouvelle découverte du Musée.



Paris,Drawing Now,mars 2018
la possibilité d'un portrait,

dessin d'Alicia Leterme
dessin d'Eva Elsoght

dessin d'Eva Elsoght 
dessin d'Alicia Leterme 

dessin d'Alicia Leterme

`
dessin d'Alicia Leterme

dessin d'Alicia Leterme