samedi 22 décembre 2012

Elodie Moreau : Peintures et dessins

"L'enfant aura de la chance toute sa vie"
   du 8 décembre 2012 au 26 janvier 2013 à Maison Culturelle d'Ath
Elodie Moreau s'intéresse aux images qui accompagnent notre vie quotidienne.Mauvais chromos, béquilles de définition, de modes d'emploi, de manuels éducatifs ou professionnels, ces images sont habituellement laissées pour compte.A force d'en glaner, se dessine une collection méticuleuse autant qu'extravagante.

Lorsque l'émotion ressentie face à l'image trouvée persiste, insistante, alors elle est repeinte.Elle acquière un statut d'oeuvre unique et quitte celui d'image en série.Sous des airs de poster, de carte postale, l'oeuvre est apparemment innocente("Tout ce qui est lisse, glisse et est beau"R.Topor).
Pourtant, même si Elodie Moreau flirte avec la copie bon marché, s'immisce entre les failles du "bon goût", on ne sait si c'est l'anonymat ou leur contexte original qui offre à ces images une qualité esthétique particulière.Leur aspect est surprenant, audacieux, attirant, ingénieux et surtout touchant.

Dans cette nouvelle installation, Elodie Moreau a désiré aller plus loin et sublimer le processus précédemment décrit.Le titre"L'enfant aura de la chance toute sa vie"additionné aux seize profils disgracieux, est l'oxymore, la contre phrase qui, à elle seule pourrait parfaitement résumer le grincement désiré.

Ce titre est aussi la charnière qui nous conduit vers le second volet de l'exposition : les dessins.
Douze fusains ont été inspirés par les phrases trouvées, qui décrivent des superstitions populaires.Ces retranscriptions de scènes ordinaires de la vie quotidienne portent la volonté de réconcilier le particulier et le général, le singulier et le pluriel, l'histoire unique contre l'histoire universelle.Les titres des dessins sont les conséquences de ces superstitions : "Glisser une paire de ciseaux sous le matelas du lit de l'enfant l'empêcherait de faire des cauchemars, un peigne sur le lit attirerait la malchance..."


samedi 8 décembre 2012

Extended drawings au CAB

Nous avons visité un lieu magnifique, CAB, rue Borrens 32-34 1050 Bruxelles.
Ils ont proposé une exposition, consacrée au dessin.
Sous le commissariat de Pierre-Olivier Rollin, ils présentaient 3 jeunes  artistes qui, chacun à leur manière, explorent les nouvelles possibililtés déployées par le dessin.

Franziska Furter(Zürich, 1972)
étend le dessin jusqu'à la sculpture, étirant le trait et accentuant ses potentialités tactiles et visuelles.Ses oeuvres se répandent sur le sol, en assumant leur matérialité, ou au contraire, dessinant l'espace avec la liberté graphique d'un dessinateur incisant ses papiers.
 fil de fer tendu
des collants

Diogo Pimentao(Lisbonne, 1973)
s'est attaché à développer la tridimensionnalité du dessin, cherchant à faire du geste de dessinateur, une exploration tactile et spatiale.le dessin sort de cette planéité délimitée par le plan, pour embrasser le mur entier voire l'espace environnant.
 graphite sur papier
graphite sur le mur
Boris Thiébaut(Charleroi, 1981)
tresse des réseaux denses de hachures noires, afin de reproduire, par leur effacement à la gomme, des détails de gravures manièristes.Véritable travail de modelage, par une savante maîtrise de jeux d'ombre et lumière.
graphite + pochoir 
graphite+pochoir

Joëlle Tuerlinckx, un enseignement

 Wor(ld)k in progress?

Cette exposition retrace, autour de réalisations inédites et à travers la réactivation d’œuvres, la pratique de Joëlle Tuerlinckx (°1958). Comme son titre indique (titré d’un lapsus de lecture dans un article sur l’économie intitulé ‘world in pro- gress’), elle porte une interrogation sur ce court-circuit même de la pensée (Work in Progress).Joëlle Tuerlinckx organise ses expositions dans un mouvement qu’on pourrait qualifier d’élémentaire, tant pour la mise à nu de toutes les conventions qui accompagnent la conception classique de l’art, que par le fait que chaque exposition est construite par une investigation, une expérience autour de ce qu’elle a pu définir comme Les Étants Donnés d’un espace-temps spécifique, celui de l’architecture de l’institution d’art qu’elle investit.Tout en explorant ses sujets (Lignes, Points, Formes, Figures flottantes...) comme d’inépuisables nouvelles donnes, multipliant les originaux, brouillant les pistes et repères – pesanteur, poids, équilibre, champ, hors champ...de pratiques historiquement définies telles que celles de la sculpture, de la peinture, du cinéma.