du 8 décembre 2012 au 26 janvier 2013 à Maison Culturelle d'Ath
Elodie Moreau s'intéresse aux images qui accompagnent notre vie quotidienne.Mauvais chromos, béquilles de définition, de modes d'emploi, de manuels éducatifs ou professionnels, ces images sont habituellement laissées pour compte.A force d'en glaner, se dessine une collection méticuleuse autant qu'extravagante.
Lorsque l'émotion ressentie face à l'image trouvée persiste, insistante, alors elle est repeinte.Elle acquière un statut d'oeuvre unique et quitte celui d'image en série.Sous des airs de poster, de carte postale, l'oeuvre est apparemment innocente("Tout ce qui est lisse, glisse et est beau"R.Topor).
Pourtant, même si Elodie Moreau flirte avec la copie bon marché, s'immisce entre les failles du "bon goût", on ne sait si c'est l'anonymat ou leur contexte original qui offre à ces images une qualité esthétique particulière.Leur aspect est surprenant, audacieux, attirant, ingénieux et surtout touchant.
Dans cette nouvelle installation, Elodie Moreau a désiré aller plus loin et sublimer le processus précédemment décrit.Le titre"L'enfant aura de la chance toute sa vie"additionné aux seize profils disgracieux, est l'oxymore, la contre phrase qui, à elle seule pourrait parfaitement résumer le grincement désiré.
Ce titre est aussi la charnière qui nous conduit vers le second volet de l'exposition : les dessins.
Douze fusains ont été inspirés par les phrases trouvées, qui décrivent des superstitions populaires.Ces retranscriptions de scènes ordinaires de la vie quotidienne portent la volonté de réconcilier le particulier et le général, le singulier et le pluriel, l'histoire unique contre l'histoire universelle.Les titres des dessins sont les conséquences de ces superstitions : "Glisser une paire de ciseaux sous le matelas du lit de l'enfant l'empêcherait de faire des cauchemars, un peigne sur le lit attirerait la malchance..."