dimanche 18 octobre 2009

Nouvelle découverte : "Videogioco"de Donato Sansone


Quelques gribouillages, pliages et collages et ce petit montage vidéo de
Donato Sansone, alias Milkyeyes
Cet italien de 34 ans nous construit un flip -book qui nous plonge dans son univers et nous conte une histoire.

Tournai. L'art au marché n'est pas le marché de l'art


marché de la Grande Place

Ces deux dernières semaines, pour financer le voyage à Erice, les étudiants de l'Atelier de Dessin ont étalés et vendus leurs dessins sur la Place du marché et le quai du Marché bio de la Ville de Tournai, que nous remercions au passage.

Un petit trac, distribué aux passants, annonçait une Vente aux gens chers : oeuvres de 1€ à 1000.000€ - Prix libres. C'était avant tout une expérience de vie, modeste bien entendu, mais aussi une confrontation instructive avec la réalité première du marché au sens, avec un public réel, vivant, qui a permis à ceux qui étaient présents sur le terrain de se rendre compte que les gens ne s'intéressent que très peu aux artistes, pour ne pas encore oser parler ici d'art. Mais c'est aussi, comme qui dirait, un concept, car vendre des dessins à prix libres à côté des salades, des patates, des godasses etc, c'est signifier que l'art pourrait être un produit populaire de première nécessité. C'est alors une tentative de replacer l'artiste et l'art dans le quotidien, où il n'a que peu de place, et de l'exposer et de le distribuer autrement.

Nous poursuivrons cette expérience à laquelle je vous invite à réfléchir à tous les niveaux: tant formel, esthétique, pratique que théorique


Raphaël Decoster



Nous publions une première réflexion de Camille UKRAINIEC




LE MARCHE

le marché




Offrir et montrer

une forme de travail



ANONYMAT



Une confrontation au monde réel,

à notre société


Les gens sont apeurés

Comme des animaux


Pas même un regard parfois


Néanmoins, la chance a tourné

Il faut savoir amadouer


Quelques intérêts ont sauvé la mise

et ont été appréciés


Comme un remerciement pour des

valeurs retrouvées



L’être humain est capable

du mauvais comme du meilleur.


marché bio

Nouvelle exposition au FRAC d'Amiens

nous, vous, ils ou elles


Jean-Michel Basquiat

Ecrire une fable, inventer un récit ou témoigner d’une épopée, telle pourrait être l’invitation faite au visiteur de cette exposition conçue comme un prolongement de celle présentée au printemps dernier à Beauvais je, tu, il ou elle … Les œuvres y évoquaient à tour de rôle l’image de soi et celle d’autrui, l’intime et le paraître. Ici, le groupe proclamé, désigné ou assigné vit de légendes, de croyances séculaires, d’idéologies ou de dogmes. Il imprime sa marque aux faits historiques, aux connaissances scientifiques ; l’activité artistique participe de son existence et la pensée stimule ses desseins !

De fait,
nous, vous, ils ou elles ne se restreint pas à concevoir une galerie convenue de portraits collectifs dédiée à une diversité aux apparences pacifiques. En renvoyant parfois à une actualité brûlante, les dessins extraits du Fonds régional d’art contemporain de Picardie composent un panorama chaotique où interfèrent mémoire, inhumanité et espoir. Quelles que soient leurs sources, quelles que soient les dimensions collectives, identitaires ou communautaires mises en exergue, ces dessins constituent les éléments d’un puzzle aux contours mouvants, ceux d’un monde contemporain agité et incertain. Guerres, guérillas, murs de séparation, migrations de populations… autant de tensions avérées et persistantes imperméables à l’érosion du temps, à l’assaut de la raison. Observateur, protagoniste, l’artiste rend intelligibles certains de ces enjeux. L’acuité de son regard, la précision de son trait servent un propos et des formes qui pénètrent le champ public et suscitent de nouveaux questionnements.

Dès lors, à chacun de prendre place ! De choisir de
devenir, pourquoi pas, passe muraille, grain de sable ou chien d’aveugle comme le proclament des dessins muraux de Jean-Michel Alberola réalisés à Soissons*, dernier rebond de ce cycle d’expositions consacré au thème de l’altérité, conjuguée au singulier et au pluriel.

* au pied du mur : Arsenal de Saint-Jean-des-Vignes jusqu’au 31 décembre 2009.

Dessins de Jean-Michel Alberola, Jean-Michel Basquiat, Matthew Benedict, Frédéric Bruly Bouabré, Günther Förg, Huang Yong Ping, Ji Yun-Fei, William Kentridge, Martin Kippenberger, Agaotak Kowspi, Chiphowka Kowspi, Kowspi Marek, Yazid Oulab, Raymond Pettibon, Jaume Plensa, Jean-Jacques Rullier, Anne-Marie Schneider, Gérard Titus-Carmel.

mardi 6 octobre 2009

Des animations à découvrir

Vendredi passé,Thomas Boucart est venu nous présenter quelques animations.Pour compléter,je vous propose quelques grands réalisateurs d'animations, à ne pas oublier

Blublu





William Kentridge



Michael Dudok de Wit

Le sumi-e ou la voie de l'encre

« La peinture exprime la grande règle des métamorphoses du monde, la beauté essentielle des monts et des fleuves leur forme et leur élan, l'activité perpétuelle du Créateur, l'influx du souffle yin et yang ; par le truchement du pinceau et de l'encre, elle saisit toutes les créatures de l'Univers et chante en moi son allégresse »

Shitao



Le Sumi-e 墨絵, (sumi = baton d'encre noire et E = dessin) est aussi appelé plus populairement le "Suiboku-ga" 水墨画. C'est un dessin monochrome japonais à l'encre noire et à l'eau assimilé a la calligraphie.Le Sumi-e est née en Chine il y a environ 1300 ans et a été repris par les artistes japonais au 14e siècle grâce aux moines boudhiste Zen.


Uniquement constitué d'encre noire plus ou moins diluée, le Sumi-e est la simplification la plus élevée de la couleur en comparaison avec la peinture occidentale qui utilise toute la palette de couleur pour former lumières et ombres. Le fond blanc de la page fait corps avec le dessin et en fait partie intégrante, il y a contraste et harmonie entre les vides du blanc et les marques nerveuses et vivantes de l'encre. Le blanc est un espace de liberté, un silence à préserver, une ouverture sur l'infini.




Le Sumi-e représente une forme d'art à part entière, mais c'est aussi une philosophie. C' est l'expression de la perception de l'artiste et il transmet l'essence de ce qu'il représente, plante, animal, etc. C'est la suggestion qui supplante le réalisme. Les sujets ne sont jamais peints dans l'intérêt de l'art, ils sont des expressions vivantes des forces invisibles au travail dans l'univers. Le Sumi-e est une symbolique et tente de restituer "l'esprit" des choses et on devine la profonde capacité d'observation, puis d'abstraction qui sont nécessaires au peintre-calligraphe qui a décidé de franchir le fossé entre une réalité concrète et sa propre vision, essentiellement spirituelle, elle-même reflet de son être intérieur..


La pratique du Sumi-e passe aussi par la méditation et la maîtrise des émotions pour atteindre un état de concentration où seul le trait existe.

Dans cet art où "l'esprit précède le pinceau", le peintre doit être totalement présent à son travail de sorte que sa main ne soit plus que le prolongement de sa pensée.

C' est un exercice spirituel lié à la contemplation, une méditation et une réflexion avant le dessin:


Dans la préparation des matériaux:

- Le râpage du pain d'encre (sumi) sur la pierre à encre (suzuri) dure un certain temps, et ce temps est consacré à la méditation. Il est construit sur le signe "huit" allant dans les deux sens du réservoir de l'encre (océan) à la surface de meulage (terre).dans l'acte de peindre,la dualité du yin-yang est très présente.

- Le choix des pinceaux (fude) en poils de chèvre, de loup, et de poils de cerfs etc...déterminera les lignes et les nuances selon la capacité d'absorption et la flexibilité du pinceau. La tête de la brosse doit tenir compte des courses appuyées et légères et aussi bien de la tonalité. Un bon pinceau de Sumi-e doit permettre de créer différentes valeurs de tons et dégradés, et il doit changer la forme de la ligne en même temps.

- Le choix du papier par sa finesse de grain, sa capacité d'absorption.Il y a plusieurs choix mais les meilleurs papiers sont faits à partir des fibres de gampi ou de kozo (fibres de mûriers).


Dans l'exécution technique:

La technique fondamentale du Sumi-e s'apprend en pratiquant la calligraphie. Cette technique exige un mélange de contrôle de soi et de spontaneïté. C'est l'harmonie intérieure qui guide la main et mène le pinceau selon l' expression des sentiments intérieurs de l'artiste. Ceci permet à l'artiste de se concentrer sur le cheminement du pinceau sans devoir s'inquiéter des couleurs et de la composition. On parle de "souffle de vie dans ce jeté de trait et il est impossible de revenir en arrière et de corriger le trait une fois sur le papier, l'artiste doit avoir un shéma complet dans sa conscience avant de commencer. Tout comme dans la calligraphie la rapidité et la précision sont de rigueur.


L'attitude corporelle est la même qu'en calligraphie, le pinceau est vertical et perpendiculaire au papier. il doit être tenu légèrement entre deux ou trois doigts et le pouce. Le pinceau doit-être tenu au milieu du manche, loin de la tête, de sorte que le bras soit presque parallèle à la surface de travail. La main et le poignet se déplacent jamais ou à peine c'est le bras qui doit effectuer la plus grande partie du travail.


Je vous laisse aussi un lien sur le très beau site de Kazu Shimura qui est un maitre en ce domaine. Sur son site il y a tout sur le sumi-e et vous pourrez trouver des videos qui apprennent comment pratiquer le Sumi-e.